Après avoir trop trainé dans les pays du nord, je me retrouve coincé avec les dates des billets d'avion. Les trois jours à Santiago, hébergé chez le frère d'un grimpeur rencontré en Bolivie, suffiront pour découvrir 2 falaises chiliennes et assister à une compétition nationale avant de m'envoler pour l'île de Pâques.


Le temps est compté, j'arrive le dimanche midi et repars mercredi midi avec le seul avion qui décolle chaque jour de l'île, soit 2 demi journées et deux journées complètes. Ici pas de tourisme de masse, on privilégie la sauvegarde de l'environnement et les habitants Rapa Nui veillent à limiter et contrôler tout ça.

Le premier après-midi sera consacré à la recherche du logement, et des possibilités de visites pour les jours suivants. Je ne pourrai pas résister à l'envie d'aller à pied au site de moaïs le plus proche de la ville, Tahai, pour découvrir ces 5 moaïs dos a la mer plus 2 autres à côté. Au final je trouve une place au camping le plus réputé, et plante la tente à quelques dizaines de mètres du bord de mer. L'île est assez réputée pour le surf, le bruit des énormes vagues qui s'écrasent sur les rochers est impressionnant, et fait office de berceuse la nuit.


Le premier jour, je me lève assez tôt, car j'ai la matinée de libre et peut-être une possibilité de faire de la plongée. Bingo puisqu'une place est libre à 10h30 dans un club de plongée qui parle français, l'idéal pour se remettre en jambe et retrouver les réflexes après 7 ans sans plongée. A cause du manque de micro plancton, la population de poissons est assez faible, quelques spécimens colorés et quelques murènes, mais l'intérêt de la plongée ici est la clarté de l'eau avec une visibilité à plus de 50m à cause de la faible concentration de plancton justement. Le fond est couvert de coraux colorés, toujours sympa pendant la balade, mais le gros événement de cette plongée de 45 minutes sera la rencontre de deux tortues, dont une assez grosse d'environ un mètre de long qui est restée quelques instants, nageant à quelques dizaines de centimètres à mes côtés.


L'après-midi, je visiterai le centre de l'île, le site de Puna Pau (carrière des coiffes rouges posées sur la tête des moaïs), Ana Te Pahu (grande grotte qui servait d'abri à la population) et Ahu Akivi (7 moaïs face à la mer). Le soir j'assisterai émerveillé à un superbe couché de soleil sur Tahai, avec des couleurs de lumière magnifiques.

De retour au camping, je sympatise avec un couple de chiliens qui m'invitera à partager des sopaipillas (recette du Chili, beignets frits avec des légumes frais) et la dégustation de vin brûlé, variante de notre vin chaud mais sans alcool car celui-ci est brûlé durant la cuisson.


Le lendemain c'est la plus grosse journée de visites, plutôt dans le nord de l'île. Tout d'abord le volcan Rano Raraku avec un beau lac à l'intérieur, juste à côté de l'unique carrière de moaïs, dont 400 sur les 900 au total que comporte l'île sont encore ici en cours d'extraction ou juste abandonnés au pied de la carrière, prêts à être déplacés à la main (de 5 à 80 tonnes, jusqu'à 20m de haut) sur toute l'île (jusque 15kms aux alentours). Ensuite le site de Tongariki, comprenant le plus grand nombre de moaïs debout : quinze. Tout simplement impressionnant ... La fin de journée sera ponctuée par un site dans son état d'origine (Akahanga), avec 12 moaïs couchés au sol, puis Te Pito Kura, le plus gros moaï installé (10 mètres de haut) et enfin une virée à la plage de sable blanc d'Anakena surveillée par 7 moaïs, dont le seul sur lequel on ai retrouvé un œil, fait de corail blanc.


Déjà le dernier jour, l'avion est à 14h30, mais j'aurai le temps de faire une ultime excursion la matinée, pour finir avec le sud de l'île, et la découverte de l'évolution de la culture, avec la fin de l'époque des moaïs et la désignation du chef local qui n'est plus un roi mais celui qui chaque année arrive à ramener, sans le casser, le premier œuf d'un oiseau qui pond sur une petite île très difficile d'accès, en haut des falaises après 1,5 km à la nage . C'est le village d'Orongo, où se déroulait la compétition annuelle, avec le magnifique volcan de Rano Kau juste à côté. Enfin, les derniers moaïs que je verrai seront ceux du site plus récent de Vinapu, dont le socle ressemble étrangement aux constructions type inca du Machu Picchu que j'ai visité un mois et demi auparavant. C'est assez bluffant et toujours inexpliqué par les archéologues. Je me ferai déposer directement à l'aéroport en rentrant de cette excursion, pour terminer mon périple en Amérique du Sud. En route pour un autre continent ...