Durant un mois, j'ai pu apprécier différentes régions de ce pays surpeuplé (plus d'un milliard d'habitants), l'Inde est tellement grande qu'il faut prévoir des temps de trajet longs, très longs. Certains trains qui se déplacent à 30/50 km/h mettent plus de 2 ou 3 jours pour rallier leur destination à l'autre bout du pays. Ajouter à cela le retard permanent, et un simple trajet peut vite être plus long que prévu. Côté bus, pas beaucoup mieux, j'ai pu faire jusqu'à 14h de bus, encore pire qu'en Amérique du Sud ! L'état déplorable des routes rendant en plus le trajet souvent inconfortable.


Il reste heureusement quelques coins préservés, plus calmes que les mégalopoles grouillantes, mais j'ai trouvé que le pays avait 2 facettes.

La première, c'est l'émerveillement devant une telle richesse du patrimoine. Outre les lieux de culte indouistes, bouddhistes et musulmans du quotidien, il regorge de sites classés au patrimoine de l'UNESCO. Le Taj Mahal, étape incontournable, impressionne par la puissance du marbre blanc, presque enivrant. Les temples de Hampi, parfois perdus au milieu de nul part, ou encore ceux de Badami, creusés dans les falaises, sont tout simplement hallucinant. Un tel travail, et débauche d'énergie quelques siècles en arrière pour arriver à un résultat époustouflant. La cuisine aussi, très bonne et bon marché, un mélange d'épices et d'odeurs uniques, qu'il sera impossible de reproduire à la maison puisque certaines d'entre elles n'existent même pas chez nous.

La deuxième, c'est la pauvreté, l'hygiène déplorable, et les mentalités qui ne sont pas prêtes à évoluer. Le contraste est immense, dans une même rue, on peut croiser des porcs en liberté qui font les poubelles, des gens qui se déplacent en charette avec des bœufs (sacrés), des gamins qui jouent dans la poussière, des dizaines de motos qui défilent en klaxonnant à tout bout de champ au point de rendre le bruit assourdissant, mais aussi des voitures neuves, des magasins de smartphone clinquants, et parfois quelques touristes !


Alors comment ce pays qui est maintenant inondé par la 4G et les nouvelles technologies, peut-il rester avec un seuil de pauvreté si bas ? Pour avoir discuté avec quelques indiens 'modernes', les mentalités ne sont pas prêtes de changer. D'abord, la corruption est tellement profonde et à tous les étages qu'il est impossible de l'enrayer, donc l'argent qui devrait être investi pour la population et servir à faire des routes correctes, etc, n'arrivera jamais. Ensuite la croissance démographique est inarretable, les familles pauvres faisant en moyenne 6 à 10 enfants, en tout cas au moins jusqu'a avoir un garçon, en espérant peut-être qu'un puisse réussir à sortir du lot et accéder à l'échelle sociale, ou que le nombre soit suffisant pour permettre de les entretenir sur le long terme. Rajouter à celà le fait que le gouvernement interdise la détection du sexe de l'enfant pendant la grossesse, on comprend alors bien que c'est sans fin !

Bref, l'Inde est un pays que j'ai adoré, pour tous ces contrastes et merveilles, mais on est bien content quand celà se termine pour se dire 'ouf'. Un peu de repos, et en regardant en arrière avec un peu de recul pour mieux apprécier l'expérience, car je n'y retournerai probablement pas tant l'expérience a été intense, éprouvante, parfois désagréable sur le coup.